Les maladies dites « imaginaires » : des affections qui se manifestent par des symptômes bien réels mais que la médecine n'arrive à rattacher ni à une lésion ni à une maladie au sens classique.
Je pense qu'il est temps pour moi, de parler d'un sujet délicat qui m'habite et que j'ai caché pendant des années. Une maladie silencieuse et handicapante : la colopathie fonctionnelle soit le syndrome du colon irritable. Depuis que j'ai décidé de ne plus rendre le sujet tabou, je me suis rendue compte que nous étions nombreux à souffrir de ce syndrome. Parler pipi/caca n'est pas forcément le sujet le plus glamour et sympa. Mais quand on en souffre, ça en devient libérateur. Cette article je le dédicace à toutes les personnes qui souffrent de maladies chroniques, d'inflammations ou autres syndromes silencieux mais douloureux.
Les maux du corps sont les mots du cœur.
Qu'est ce que le syndrome de l'intestin irritable ?
Le syndrome de l'intestin irritable associe des troubles du fonctionnement de l'intestin. Les contractions de l'intestin grêle et du côlon peuvent être soit trop fortes, soit trop faibles. Les aliments se déplacent alors trop rapidement ou trop lentement, entraînant une diarrhée ou une constipation. Il entraîne des douleurs chroniques, des ballonnements et donc un inconfort digestif. Les symptômes du syndrome de l'intestin irritable peuvent être déclenchés ou favorisés par la fatigue ou les situations de stress. Des facteurs alimentaires comme des repas non équilibrés ou trop copieux, certaines intolérances peuvent amplifier les symptômes. En plus des symptômes peu confortables, il entraîne aussi des maux de tête, une fibromyalgie, des cystites, une fatigue chronique et autres troubles digestifs. En France, on estime qu'entre 9 et 12 % de la population souffre de troubles fonctionnels intestinaux, à divers degrés de sévérité, dont 5 % souffrent de syndrome du côlon irritable diagnostiqué et pris en charge médicalement. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes.
Au début c'était occasionnel. Je faisais beaucoup de sport, je sortais tout le temps et j'y faisais pas forcément attention. Quand je faisais une crise, je me disais que j'avais trop mangé. Au fil du temps, je me rends compte que manger certains desserts, certaines épices et certains laitages me rendent malade. Les crises sont violentes mais rares donc je les maîtrise. Je tente d'être vigilante, mais je n'y vois aucun syndrome particulier. 2013 quelle année de merde. Je décide donc de repartir vivre dans la Drôme, afin de me recentrer sur moi même. Comme je l'ai dit dans les articles précédents rien ne se passe jamais comme prévu, mais j'avance tête haute. Toujours. Chaque obstacle que je traverse et un nouveau pansement. Le problème de ces pansements c'est que ce sont des voiles qui ne permettent pas de guérir. Un soir, les douleurs sont tellement fortes que je décide d'aller aux urgences. Je suis persuadée que ce sont mes kystes ovariens qui me font mal. La gynécologue me confirme la présence de plusieurs kystes, mais vu leurs tailles, impossible que ce soit eux qui me fassent souffrir. Elle me conseille donc de prendre rendez-vous chez mon gynécologue pour les surveiller, mais surtout, de me tourner vers un gastro-entérologue. En effet, j'apprends ce même soir que les douleurs ovariennes se confondent avec les douleurs intestinales. Les contractions sont parfois semblables à des contractions de travail lors d'un accouchement (pour les mamans ça vous donne une idée…)
D'autres évènements difficiles s'enchaînent, j'encaisse mais les crises augmentent. Je me rends compte que je vais de plus en plus aux toilettes et que certains aliments déclenchent les crises mais pas toujours ceux que je pense. Je commence à me renseigner auprès de professionnels : gynécologue, gastro-entérologue, médecin. Je fais des analyses de sang, analyses de selles, test du gluten. Les résultats tombent. J'ai seulement une inflammation de l'intestin, rien de plus ! La gastro-entérologue m'explique que je souffre de Colopathie Fonctionnelle soit le syndrome du Colon Irritable. Elle m'explique de manière très clair que tout est dans ma tête et que je dois me faire suivre. Un diagnostic qui m'énerve mais surtout qui ne me donne aucun traitement à part Meteospasmyls et Spasfons. Je n'ose rien répondre mais je boue ! Comment peut-on avoir si peu de tact, et surtout, aucune solution alors que c'est une spécialiste de l'intestin ? Je me faisais déjà suivre et je ne voyais pas du tout le rapport entre les deux. J'entends que le corps réagit à des moments de stress (certains font de l'eczéma, de l'herpes, des malaises...) et moi, visiblement c'était ce fichu intestin ! Mais comment le cerveau peut-il guérir un intestin ? Je décide quelques semaines plus tard d'aller voir mon généraliste. Il m'explique avec bienveillance, que le colon est le deuxième cerveau, le centre des émotions et que tant je serai angoissée, fatiguée, je serai malade. Il faut un équilibre parfait pour éviter les "colites". En effet ces derniers temps j'avais vécu deux accidents de voiture, une TS, un déménagement et une rupture. Peut-être que je pensais avoir les épaules suffisamment larges mais pas mon corps. Encore une fois, on ne me soigne pas vraiment, on tente juste de me "soulager". J'ai la maturité et l'ouverture d'esprit nécessaire pour me remettre en question et pour avancer. Je connais quelques moments honteux. Un transit accéléré qui demande un toilette d'urgence ou, un coin. Ces crises se montrent de plus en plus, mais toujours de manière périodique.
Je commence à en parler à mes proches. Je me rends compte que de nombreuses personnes souffrent de digestion. J'entends des personnes qui souffrent du foie, d'autres de l'estomac, sans parler de Crohn. Des symptômes similaires qui ne se soignent pas. Comme pour moi, les traitements soulagent seulement les maux, mais aucune guérison. Je décide alors de me tourner vers la médecine douce : magnétiseur, hypnotiseur, coach de vie, naturopathe en me disant que tout est à cause de mon anxiété dû mon passé qui me pèse. Je connais la cause, je pose des mots mais rien ne m'apaise pour autant. Je cache mes crises et je ne dis rien. Mon ventre me fait mal. Tous les jours je me sens ballonner, essouffler, fatiguer. Parfois j'ai le ventre aussi gros qu'une femme enceinte de 4 mois !
La grossesse de mon fils avait permis de réduire les symptômes, qui malheureusement sont revenus de plus belles quelques mois plus tard. Je me bloque les cervicales régulièrement, j'ai des douleurs quand je respire, je me sens pas bien, je vais donc voir une ostéopathe. Elle m'ausculte. Elle remarque mes différentes cicatrices sur le corps, me pose des questions sur mes opérations, mes accidents et, sur ma vie. Elle a senti quelque chose en moi, que je ne peux définir. Elle m'explique que mon corps est en vigilance que si je me détend pas je vais littéralement tombée. J'ai des nœuds dans tout le corps. Elle ne comprend pas comment je tiens encore debout. Je réalise ce qu'elle me dit, mais je n'ai pas les clés pour m'en sortir. Toutes mes démarches n'aboutissent pas, je paye, je paye et surtout mon corps le paye ! On me fait des réflexions "oh mais tu es toujours fatiguée toi" ou "arrêtes de stresser pour rien". Mais qui peut comprendre ? La peur de l'abandon, l'hyper-contrôle et l'hypervigilance, l'auto-sabotage, les chakras fermés, les angoisses, et tout ces mots qui me définissent tant.
Après la grossesse de mon fils, j'ai eu du mal à me retrouver. J'étais fière de la maman que je devenais, mais je n'aimais pas la femme que j'étais. Le reflet dans le miroir me faisait pleurer, mes efforts à la salle ne donnaient rien. Les régimes ne servaient à rien. Max me rassurait du mieux qu'il pouvait sans y trouver les bons mots. En plus, il me disait régulièrement qu'il aimerait avoir un deuxième enfant, qu'il souhaitait avoir des enfants rapprochés, mais mon travail était compliqué à ce moment là. Entre Séisme et Covid, le service était sous l'eau. Il était encore impossible pour moi d'envisager une deuxième grossesse. Le travail était le seul endroit où je pouvais développer mes compétences sans réfléchir à mon paraître. Mon cerveau ne cessait d'emmagasiner des informations que je classais, que je gardais en tête. La période de Covid a été difficile pour mon service, mais une solidarité de dingue s'était créé. J'étais épuisée, les dossiers étaient de plus en plus complexes mais je ne lâchais rien ! Déterminée, mon seul objectif était de dépasser mes limites et de soutenir mes collègues au maximum. Fin 2021 lors de la distribution des points, j'apprends que j'en aurais pas. Voilà une année où j'ai formé, aidé et maîtrisé mon travail. J'étais tellement déçue. Ma chef passait son temps à me valoriser, et pourtant, j'avais pas ces fichus points ! 2022 je décide donc de penser à moi, à ma famille et de remettre mon travail au second plan. C'est donc en janvier que j'arrête ma pilule. Je n'en parle à personne, ni même au principal concerné. Je veux que les choses se fassent naturellement, sans pression en espérant ne pas mettre deux ans comme pour Julian. Comme pour mon habitude, rien ne se passe comme prévu. Mars, ma chef me convoque et me dit qu'elle aimerait que je postule au poste de Réfèrent Technique. Elle me fait des éloges à n'en plus finir. Je suis déchirée entre ma légitimité et mon envi. J'ai peur de la réaction de certains collègues, j'ai peur du regard des gens, du jugement. Les entretiens ne sont qu'en Mai, et en interne, donc j'ai le temps d'y réfléchir. Certaines de mes collègues me poussent, donc je finis par postuler. Je suis partagée entre l'excitation et le stress. Je vais vivre deux mois à m'entraîner, à me valoriser, à me positionner. L'ambiance au travail devient lourde. Certains sont heureux que je candidate, mais d'autres me font comprendre que ce ne serait pas normal. Je n'ai pas assez d'ancienneté et donc pas légitime pour le poste. Ce que personne ne sait en revanche, c'est que je peux tomber enceinte à tout moment. Je reste focus, malgré tout sur mon objectif premier qui est de me prouver à moi-même ce que je vaux en entretien, face à ma direction. Peu importe le résultat, j'en sortirai grandit. Je le sais.
Je passe l'entretien que je réussi haut la main. Ma direction me félicite, me complimente et pourtant, je n'aurai pas ce poste. La raison ? mon ancienneté que j'ai pourtant tenté de défendre au maximum. Je ne comprends pas en quoi le nombre d'année serait un critère face aux compétences. On m'indique qu'un autre poste s'ouvrira et qu'il faut que je retente. Je sais d'avance que je ne repostulerai pas.
En parallèle j'organisais une grosse soirée pour mes 30 ans. J'ai l'habitude de recevoir, de gérer des repas, de gérer les quantités etc. Mais pour autant, chaque fois que j'organise une soirée j'y pense sans arrêt. J'ai du mal à ranger mes idées et attendre la dernière minute pour m'en occuper. Je me prépare des listes à n'en plus finir, je réfléchis à des tonnes d'idées, je scrute les promotions etc... En clair je ne mets jamais mon cerveau au repos. Je m'auto-fatigue pour rien et chaque fois ! Cette soirée se passe à merveille ! Je passe un magnifique moment entouré des gens que j'aime. Quelques semaines plus tard je reçois un message désagréable qui me touche. On m'accuse de ne pas inviter ma mère et de la mettre sans arrêt de côté pour tous les repas que j'organise. Le genre de message qui me rend folle et qui me travaille pendant des heures ! Comment peut-on me juger sans savoir la vérité ? Pendant des années j'ai culpabilisé à l'idée de devoir choisir entre les deux personnes qui m'ont donné la vie. Puis, quand je suis devenue maman à mon tour, j'ai compris que je ne donnerai jamais ce choix à faire à mes enfants. L'amour ne se divise pas ! J'ai décidé que j'étais libre d'inviter tout le monde et que les gens sont libres d'annuler si ça ne leur convient pas. Le résultat est là. Ce n'est pas à moi de faire un effort, c'est aux proches de s'adapter. Personnellement quand je vais à une soirée, c'est pour la personne qui organise, pas pour les autres ! Et pourtant, je me suis souvent retrouver face à des gens qui m'ont fait du mal, mais ma force de caractère vaut plus cher que ces cons là ! Je ne sais pas si tout ça a un lien, mais cette année 2022 était vraiment stressante.
Pendant les vacances d'été je tombe malade suite à une intoxication alimentaire ou une insolation, je ne sais pas vraiment. Tout ce que je peux confirmer c'est que j'ai cru mourir ! J'ai jamais été autant malade en quelques heures de temps ! Le pire dans tout ça, c'est que je culpabilisais de faire vivre ça à mes copines alors que j'étais entrain de me vider comme jamais ! Je voulais appeler les pompiers et en même temps, je voulais pas faire courir mon chéri et notre fils de partout. J'étais malade, mais consciente. Le contrôle m'a tenu debout et tant bien que mal, nous sommes rentrés. Quelques semaines après je pars en week-end à Sète avec des amis. J'ai une genre de gastro foudroyante qui me termine les intestins et l'estomac. Je prends rendez-vous chez un nouveau gastro-entérologue pour faire un bilan de ma santé. Je veux être sur de ne pas avoir un problème ! (Le rendez-vous est programmé pour octobre, en attendant je prend sur moi.) Quelques semaines après je plante un arrêt maladie, je fais que vomir et je suis incapable de me lever ! Je décide donc de faire un test de grossesse. J'apprends que je suis enceinte de plusieurs semaines, ce qui peut expliquer pourquoi mes fragilités digestives ce sont accentuées ! Je suis partagée entre le bonheur ultime et l'angoisse. Mais peu importe les doutes je savais que la finalité serait juste magique !!! Un deuxième bébé pour combler notre famille et nous donner un nouveau souffle. Il était grand temps que je l'annonce enfin à mon amoureux. J'étais impatiente de voir sa réaction, lui qui en rêvait tant.
《 La meilleure thérapie vient de la parole. Alors un conseil : N'attendez pas que votre corps parle à votre place. N'intériorisez pas vos émotions. Ne gardez rien pour vous ! Parlez Parlez Parlez ! 》
Marques ton passage !!! Des étoiles & un commentaire !!!!
Merci d'avance !
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