14/ Empathe

Publié le 1 janvier 2025 à 21:27

“Avant de critiquer quelqu’un, marchez un kilomètre dans ses chaussures.” 

Quant j'étais petite, à part Noël, le réveillon du jour de l'An et la petite Souris, je n'ai pas le souvenir d'avoir été au cœur d'autres traditions dans ma famille. C'est en étant au centre aéré que j'ai eu mes premiers souvenirs d'Halloween ou de Pâques, et, c'est adultes que mes parents ont découvert la tradition "des cloches et des lutins farceurs." Pendant plusieurs années je n'aimais pas Noël. J'étais angoissée de me retrouver en famille et de me sentir seule tout en étant entourée. J'avais l'impression de ne pas être à ma place malgré tout l'amour que l'on me donnait. Je passais mon temps à culpabiliser de devoir faire une année chez l'un et une année chez l'autre. J'avais l'impression de leur briser le cœur alors que le mien était déjà en milles morceaux. J'essayais de me faire pardonner mon mauvais comportement tout en ayant l'impression de faire pire chaque fois. J'étais dure, j'étais triste, j'étais mélancolique. Ma mère n'était pas fan de ces fêtes de famille sachant qu'une partie de la sienne n'était plus de ce monde et donc, inconsciemment elle me transmettait le gêne. Le mal-être des uns ne doit pas influencer le bonheur des autres. C'est égoïste mais c'est une réalité. Chacun doit être capable de cibler ses souffrances et de les panser. Heureusement j'ai grandi, heureusement j'ai compris et je me suis ouverte à ma famille. Aujourd'hui je le sais, je ne verrais pas ma vie sans eux. J'ai de la chance d'avoir encore mes grands parents paternelles qui sont le fondement de l'union de nos familles. J'ai des tantes incroyables avec qui j'ai toujours pu me confier. Une marraine aimante et un parrain parfait. Je suis l'une des seules pour qui ces croyances n'ont pas été un échec. Mes parents ont bien choisi. Et même si mon parrain ne devait pas être mon papi, il a été surement le meilleur choix et pilier de toute ma vie. A 88 ans il est l'homme le plus solide et courageux que je connaisse. J'ai un partenaire de vie qui a la même chance que moi, il n'a plus ses grands parents mais il a des familles unis. Noël pour nous ce sont donc de nombreux repas remplis de monde et d'amour. Je connais peu de personnes autour de moi qui ont la chance de vivre les grandes tablées de Noël que je vis encore, et ce sans hypocrisie. Sans surprise nous avons connu des déchirures qui sont encore impardonnées, voire impardonnables pour certains. Bizarrement ce sont souvent à cause de jalousie et de non-dits que les liens se brisent. N'étant pas de nature à me justifier quand j'ai raison, je m'en éloigne. J'ai mis du temps à comprendre que le même sang ne donne pas le droit à l'inacceptable. Le deuil de l'idéal et la maturité font leur chemin. Je m'estime beaucoup trop pour mettre un genou à terre devant celles et ceux qui m'ont fait pleuré. "On ne choisit pas sa famille, mais on choisit la façon doit elle est autorisée à nous traiter".

Mes amis me connaissent pour mes nombreuses soirées, mes grands repas et toutes ces fêtes que j'ai organisé sans compter, pendant de nombreuses années. J'ai rencontré un homme, mon homme, qui est comme moi. Nous avons parfois mis notre vie de couple de côté pour maintenir le lien avec tout le monde. Nos plannings étaient toujours chargés, toujours complets. Puis un jour tu déménages, tu deviens parent et ton entourage change. Je ne demandais jamais d'aide, je disais rarement non. Puis, c'est lorsque j'ai eu besoin d'être entourée, que j'ai ouvert grand les yeux. Je me suis rendue compte qu'il était plus facile de dire "oui" à une invitation, que de nous inviter. J'ai compris que les amitiés de soirée n'étaient pas les amitiés de cœur. Il y a des personnes que je n'ai pas revu depuis que j'ai déménagé, d'autres, depuis mes 30 ans, puis d'autres que j'ai voulu retenter d'inviter et que je n'ai pas revu depuis des mois. J'ai compris que je basais mon amitié sur beaucoup d'empathie et peu de sincérité réciproque. Je pensais rendre les gens heureux, je voulais qu'ils se sentent moins seuls, jusqu'au jour où j'ai compris que c'était moi qui me sentais seule. Ces amitiés superficielles ne m'apportent rien de saint. Je me questionne, je m'angoisse, je me fais du mal. Je me suis longtemps forcée à donner l'image de la sympathie et, ce, contre mes réelles envies. Un conseil, tant qu'on ne vous demande rien, ne forcer rien ! Il faut être attentif à ceux qui le sont, et simplement. Notre vie est jalonnée de rencontres : des rencontres éphémères, des amitiés superficielles, mais aussi d’amitiés sincères et profondes voire des amitiés d’enfance. Ces dernières se construisent sur un pacte inconscient d’entraide, de soutien, d’écoute bienveillante, partage de valeurs et se construit à partir d’intérêts communs et d’affinités.  Si ce pacte peut perdurer dans le temps, il peut également se rompre, car la nature humaine est d’évoluer, se réinventer

Il y a quelques mois, l'une de mes meilleurs copines m'a dit que j'étais "Empathe" et je ne connaissais pas ce trait de personnalité. On connaît plus largement le terme d'empathie dont chacun peut faire preuve, mais être Empathe c'est avoir un niveau supérieur d'empathie par rapport à la moyenne. Un empathe est très sensible aux émotions des gens et à leur énergie. Cette sensibilité ressentie vaut autant pour les proches de l'empathe que de parfaits inconnus. Les empathes ressentent le monde qui les entoure et sentent ce que les autres éprouvent par leur sens très développés et leur intuition qu'ils utilisent. Ils comprennent comment se sentent les personnes et sont capables de comprendre ce qu'ils vivent. L'empathe aura donc tendance à absorber les émotions autour de lui où qu'il aille. Aussi, des émotions désagréables peuvent l'envahir, comme si c'étaient les siennes jusqu'à provoquer des sentiments de dépression, des maux physiques ou encore de la fatigue chronique.

Au premier abord j'analyse les gens. Je peux paraître distante et réservée. Je ne laisse pas entrer tout le monde dans mon cercle d'amis. Je ne m'impose pas des caractères qui ne me ressemblent pas. En revanche, certaines amitiés s'imposent parfois à moi (l'ami de..., la femme de..., le mec de...) ceux-là je ne peux pas les ignorer même si je ne crée pas de liens intimes. C'est malheureusement dans ce type de cas que l'empathe prend le dessus. Les gens arrivent facilement à se confier à moi, on m'agrippe et je m'attache. Le côté pervers de ces relations c'est que de peur de décevoir, je laisse la place se prendre et mon énergie se consume. La plupart du temps, insister revient à ne pas vouloir être oublié. Et moi, pendant des années, c'est ce que j'ai fait. Insister. Quand j'en parle à mes amies, une théorie revient toujours, c'est quand on se force qu'on est déçu. Les bonnes personnes, c’est simple, elles viennent et restent d’elles-mêmes. Si vous devez leur courir après c’est qu’il y a un problème. Croire en nous en pensant à ce qu’il y a de mieux pour nous. C'est souvent ceux de qui nous sommes le moins proche, qui nous font des coups bas. Finalement ce sont ceux que nous n'avons pas choisi d'aimer naturellement qui nous bouffent la vie. J'ai longtemps été trop gentille, mais j'ai changé. En 2024 j'ai clairement changé. J'ai refusé des tas de repas, des tas de soirées. Au début je cherchais des excuses, puis j'ai finis par être sincère. J'ai le droit de ne pas avoir envi, sans me justifier. 

 

Qu’il s’agisse d’un amour, d’une relation familiale ou d’un ami, rompre une relation est une épreuve difficile émotionnellement, mais nécessaire à notre santé psychologique. Que l’on veuille rompre, car la relation est toxique et que nous en prenons conscience maintenant, qu’elle ne corresponde plus à nos besoins qui ont évolués, il est nécessaire d’écouter nos ressentis et s’autoriser à dire au revoir en toute honnêteté.

 

"Réconcilie toi avec la solitude et tu arrêteras de courir après les cons."

 

Avec Amour et Bienveillance,

Bonne Année à tous !

 

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